GROUPEMENT DES UNIONS PROFESSIONNELLES BELGES DE MÉDECINS SPÉCIALISTES

Zone privee
10.06.2014 14:11 Il y a : 10 yrs
Catégorie : E-SPÉCIALISTE

e-spécialiste n° 456 : Communiqué de presse du BeCEP concernant le programme soins pour enfants est en ligne


Cher Docteur,
 

Veuillez trouver ci-dessous le texte du communiqué de presse envoyé ce week-end par le Belgian College of Emergency Physicians (BeCEP).

 
Sincères salutations,

GBS-VBS


Les urgentistes craignent que des enfants meurent dans notre pays à cause d'une nouvelle réglementation irréfléchie

 
L'Arrêté Royal fixant les normes auxquelles un programme de soins pour enfants doit répondre pour être agréé publié le 18 avril 2014 au Moniteur belge préoccupe particulièrement les urgentistes. Il n'y a en effet aucune garantie d’un transfert efficace et de qualité des enfants malades avec instabilité vitale vers une unité de soins intensifs après avoir été admis dans l’hôpital  par le SMUR ou les services d'urgence.


Cet AR impose des restrictions sur l'organisation des unités de soins intensifs pédiatriques, où ces enfants devraient normalement être hospitalisés le plus vite possible après un premier diagnostic et une stabilisation dans le service d'urgence où ils ont été admis. Il en résultera que des enfants dans un état très critique devront séjourner plus longtemps dans un service d'urgence en attendant d'être admis dans une unité de soins intensifs, ce qui est médicalement et éthiquement injustifiable. Il est évident qu’en pratique, plusieurs heures risquent de s’écouler avant qu'un des deux centres de soins potentiellement agréés en soins intensifs pédiatriques par communauté ne vienne récupérer l'enfant gravement malade dans les différents services d'urgence du pays.   


Ni l'Union professionnelle des urgentistes, ni l’Union scientifique, ni le Conseil National des secours médicaux d'urgence, ni le Collège qualité de médecine d'urgence n'ont été invités à analyser ces textes importants et à attirer l’attention de la ministre sur un éventuel risque accru de complication pour l'enfant souffrant d'une malade grave aiguë.  


Ce droit d'avis ayant trait aux soins aigus par des organisations composées de vrais experts en la matière, a encore été présenté l'année passée par le BeCEP (Belgian College of Emergency Physicians) à la demande de la ministre comme l'un des points d’amélioration préventive essentiel dans la gestion de la politique de santé du pays. Nous sommes encore trop souvent confrontés aux conséquences fâcheuses de décisions politiques aux risques d’autant plus mal évalués que celles-ci sont introduites unilatéralement par des groupes de pression qui n'ont aucun contact avec les services d'urgence ou les SMUR.  


Les enfants souffrant d'une maladie grave aigüe sont également des patients critiques, qui ont droit à une prise en charge médicale bien organisée au moment et au lieu le plus adéquat, et en disposant des moyens nécessaires. Cette politique est à présent mise en péril par une bureaucratie aberrante.   


Cet AR qui avait pour but de protéger l'enfant, tuera certainement des enfants s'il reste dans sa forme actuelle. Nous espérons aussi sincèrement que cet AR sera annulé le plus vite possible par le Conseil d'Etat, comme le demandent différentes organisations, et qu'il sera remplacé par un nouvel AR à l'issue d'un débat de fonds sur la qualité et la faisabilité des mesures à prendre impliquant  tous les experts pour assurer la prise en charge responsable des enfants souffrant d'une maladie grave aigue. Les besoins objectifs de ce groupe de patients vulnérables doivent primer sur tous les autres intérêts, quelle qu’en soit leur nature.