Catégorie : E-SPÉCIALISTE
e-spécialiste n° 907 : la 4e vague arrive et les soins différés s'enlisent
envoyé aux membres des unions professionnelles affiliées au GBS le 19.11.2021
La quatrième vague arrive et les soins différés s’enlisent
La quatrième vague est un fait. Les soins non-essentiels sont à nouveau différés. Les hôpitaux passeront en phase 1B. Cinquante pour cent des lits en soins intensifs sont réservés à la COVID-19 et des unités COVID-19 supplémentaires seront ouvertes dans les prochains jours.
Le contexte hospitalier a cependant changé par rapport aux dernières vagues. L’absentéisme du personnel est de 15%. La lassitude et le découragement des soignants s’aggravent. La révolte grandit contre les non-vaccinés, considérés à tort comme seuls responsables de cette nouvelle vague. La vaccination permet néanmoins d’éviter le désastre des soins de santé ou tout au moins d’atténuer l’impact de la COVID-19 et devrait être obligatoire pour les soignants au sens large, y compris le personnel logistique.
Les directions des hôpitaux doivent différer les soins non essentiels. Les listes de priorités établies par le Conseil supérieur en collaboration avec le GBS (COVID-19 (gbs-vbs.org)) peuvent servir de référence pour déterminer les priorités cliniques au sein des hôpitaux.
En même temps, il convient de préserver au maximum la continuité des soins aux patients non COVID-19. Ainsi, le réflexe de fermer l’hôpital de jour est souvent une erreur, car ce sont ces soins ambulatoires qui peuvent prendre le relais et garantir une reprise des soins hors COVID-19 plus rapide après le passage de la vague. Dans l’intérêt des soins, nous encourageons tous les hôpitaux à élaborer une stratégie de sortie de crise.
Le fonctionnement normal des hôpitaux sera de nouveau fort impacté dans les prochains jours. Les médecins-chefs ou directeurs médicaux, doivent gérer un hôpital amputé d’une partie des moyens techniques lourds et du personnel (hyper)qualifié. Il y a lieu de respecter l’autorité et la responsabilité des médecins directeurs. Le GBS souligne le rôle important des concertations multidisciplinaires comme les cellules de crise et les commissions des quartiers opératoires.
Le retard dans les soins hors COVID-19 hypothèque la qualité des soins. Le manque de personnel qualifié bloque l’activité. Les médecins spécialistes en formation et les étudiants en soins infirmiers seront à nouveau mobilisés, aux dépens de la qualité de leur formation. Nous demandons une flexibilité dans l’organisation des soins.
Le GBS demande aux autorités publiques de fournir les moyens (y compris financiers) pour garantir les soins. Il demande de permettre aux hôpitaux une créativité responsable et justifiée en diminuant par exemple les charges administratives. Il demande aux soignants d’être inventifs pour faciliter les soins hors COVID-19.
Le GBS soutient le développement du secteur extrahospitalier essentiel en temps de crise pour faciliter l’accessibilité aux soins. La médecine spécialisée extrahospitalière permet de désengorger l’hôpital. La barrière psychologique des patients craignant de se rendre à l’hôpital est ainsi levée.
Le GBS demande à la population de prendre ses responsabilités, de faire preuve de civisme, de respecter les soignants et de permettre des soins de qualité. Il demande aux ministres et aux autorités de santé publique de prendre des décisions en accord avec les experts et pour le bien de la santé publique.
Enfin, le GBS voudrait remercier tous les soignants, les médecins spécialistes et généralistes, les médecins en formation et les infirmiers pour leur prise en charge de cette quatrième vague.
Jean-Luc Demeere
Président GBS